Quand se reposer ne fait pas de bien

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Pourquoi est-ce si difficile pour nous de prévoir du temps libre, du temps pour soi, pour les activités qu’on aime ?

Cela paraît presque contre-nature tant nos cerveaux sont optimisés pour la recherche de plaisir et de récompenses. En toute (bio)logique, les choses qu’on aime le plus devraient être planifiées en priorité et les dernières à sauter. Or, c’est pratiquement l’inverse qui se produit. 

Pour le comprendre, revenons à la triade de la motivation.

Ce qui nous a permis de survivre, c’est d’être devenus incroyablement doués pour rechercher les « bonnes » choses (c’est-à-dire tout ce qui favorise la survie, comme de la nourriture, un abri, un.e partenaire…). Mais pour survivre, il est également valable de savoir éviter les dangers et ne pas dépenser son énergie inutilement. 

Entre éviter une pénibilité et obtenir une récompense, à ton avis, qu’est-ce qui motive le plus ? Laisse-moi te poser la question autrement : je te propose 100 € pour aller courir 5 km VS tu me dois 100 € si tu ne vas pas courir 5 km. Dans l’immense majorité des cas (cela a été étudié), la perspective d’éviter une amende est plus motivante que la possibilité de gagner quelque chose.

 

Le rapport avec ton temps libre c’est que, paradoxalement, c’est que ce n’est pas agréable pour tout le monde. Certaines personnes se sentent tout simplement moins bien quand elles ne font rien. 

Cela tient à plusieurs facteurs (qui peuvent se cumuler). 

Facteur #1 : la culpabilité 

Tu as été éduqué.e dans l’idée que l’oisiveté est mère de tous les vices. « Ce n’est pas bien d’être paresseux ». Pourquoi ce n’est pas bien au juste ? On ne sait pas trop mais « ce n’est pas bien !! ».  

Du coup, tu n’arrives pas à lâcher, tu te sens agité.e même quand tu prends une pause, 

Tu te sens coupable de ne pas regarder tes mails pro ou de « laisser » ton mari « gérer » les enfants pendant que tu sors avec tes copines,

Tu penses à tout le « retard » que tu prends et tu te sens simplement inadéquat.e…

 

Facteur #2 : le stress chronique

Faire un break pour apprécier le moment quand tu essaies de fuir un prédateur, c’est très difficile ! Alors peut-être que tu n’es pas pourchassé.e par un lion dans la savane, mais ton corps, lui, a l’impression qu’il y a un danger. Y échapper devient la priorité, et tant pis pour le self-care !

Quand il s’agit d’un rush ponctuel (un bouclage de dossier, un déménagement, une galère qui se répare), l’organisme peut gérer. Mais quand ta source de stress est ton travail, ta relation avec ton conjoint, ton boss ou un membre de ta famille, il n’y a que de brefs répits, jamais de véritable moment où tu te sens à nouveau en sécurité (indispensable pour lâcher prise)

 

Facteur #3 : la peur de l’ennui

Quand tu ne fais rien, les pensées négatives ressurgissent comme un boomerang. Tu remets en question ta vie toute entière, tu plonges dans une spirale d’angoisse existentielle. Un moment qui était censé être « détente » devient une torture psychologique.

Ce phénomène est en partie biologique : notre cerveau n’est jamais tout à fait au repos. Il fonctionne en mode « tâche » quand nous faisons quelque chose et en mode « par défaut » quand notre attention est diffuse. Quand nous ne faisons « rien de spécial », notre cerveau est particulièrement actif (étonnamment) : il scanne notre environnement à la recherche de menaces potentielles. Voilà pourquoi c’est précisément au moment où tu pourrais enfin te détendre que te viennent les pensées de tout ce qui cloches chez toi. Chez certaines personnes, le mode par défaut est particulièrement difficile à vivre (même s’il est aussi la source de notre créativité et de notre intuition). 

 

Qu’il s’agisse de la culpabilité, du stress ou de la peur de l’ennui, la conclusion est la même : les moments de détente ne sont pas particulièrement agréables. Et la pénibilité à sortir du mode PRODUCTIF, si valorisé socialement, fait que pour nombre d’entre nous, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Cela explique pourquoi nous ne prenons aucune mesure pour dégager de temps libre même si, rationnellement, on voit bien l’intérêt de la chose. 

Parce que les études sont unanimes : nous fonctionnons mieux quand nous sommes bien reposés.

Nous avons besoin de bien dormir pour être en meilleure santé, mieux réfléchir et intégrer les informations, pour réguler notre système nerveux. 

Nos performances (physiques et cognitives) sont bien meilleures quand nous intégrons des temps de récupération et de jeux dans nos agendas. 

Quand nous levons le pied, nous aidons aussi les autres. En donnant l’exemple déjà. Mais en leur donnant aussi une occasion de se débrouiller par eux-mêmes, d’apprendre de nouvelles compétences, de trouver leurs propres solutions. 

 

Alors comment apprécier davantage les moments off ?

Au fond, le vrai problème, c’est la difficulté à accueillir l’émotion qui se présente (la culpabilité, l’angoisse, l’ennui, la honte, le désespoir…).

Le coaching donne des clés concrètes pour processer ses émotions dans le corps, mais il offre bien plus que cela. Il permet d’accéder à la source de ces émotions : nos croyances, nos attentes, nos associations d’idées.

Derrière la culpabilité, il y a la pensée « je ne devrais pas laisser mon mari gérer seul les enfants » ou bien « ne pas répondre aux mails après 20h risque d’être mal vu par mon équipe ». 

Le coaching permet d’identifier cette pensée, puis de la questionner, de la challenger, voire de changer de perspective. 

« Mes enfants apprécient de passer du temps seuls avec leur papa, cela fait du bien à tout le monde. »

« Quand je dis à mon équipe que je ne suis plus joignable le soir et le weekend, je leur montre que c’est OK de déconnecter et contribue à leur bien-être au travail  ».

Voici des exemples de sujets qu’on va aborder en session de coaching :

  • prendre des décisions sur ce qui est important (et être ok avec ce qu’on met de côté)
  • l’inconfort émotionnel de faire ce qu’on a à faire quand on n’est pas motivé
  • explorer stratégiquement ce qu’on devrait prioriser (surtout quand on est multipotentiel / multipassioné)
  • poser des limites et les MAINTENIR même quand l’entourage fait de la résistance
  • identifier les schémas d’autosabotage par le surengagement
  • la toxicicité de certaines croyances a priori « positives » comme « c’est bon, j’ai le temps »
  • créer une nouvelle habitude sans discipline