C'est OK de procrastiner

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Comme tous les êtres humains, il t’arrive de procrastiner. Et comme tous ceux élevés dans le Mythe de la Productivité Permanente, tu culpabilises sans doute.

Tu y vois une faiblesse de caractère, un manque de discipline, une forme de lâcheté face à la difficulté de la tâche. Parce qu’on t’a appris que c’est MAL de ne pas faire ce que tu dois faire au moment où tu es censé.e le faire. Ce qui, ironiquement, te plonge dans une spirale de honte et te fait procrastiner encore plus. 

Mais d’où te vient cette idée que tu es censé.e être toujours productive ? 

C’est comme exiger d’un arbre qu’il produise des fruits toute l’année, sans jamais perdre ses feuilles, sans jamais entrer en hibernation, sans même prendre le temps de fleurir. 

S’attendre à ce qu’on soit productifs 10h par jour, 6 jours sur 7, sans que notre concentration ne flanche, alors que les distractions n’ont jamais été aussi nombreuses et omniprésentes, a quelque chose d’illusoire, pour ne pas dire ridicule. C’est la limite du mental, qui s’acharne à faire passer un cube dans cercle. On a envie de lui dire « arrête, tu te fais du mal, ça ne marche pas comme ça. »

C’est un peu ce que ton corps te dit quand tu procrastines. 

« Arrête » : fais une pause pour ralentir ta pensée et prendre conscience de ce qui se passe pour toi à cet instant

« Tu te fais du mal » : tu essaies de passer en force, ton énergie n’est pas au bon endroit, tu le fais pour les « mauvaises » raisons 

« Ça ne marche pas comme ça » : plus tu forces, moins ça marche, tu as remarqué ? il y a peut-être une meilleure façon de s’y prendre…

Je n’aime pas ce terme de « procrastination ». Il est tellement chargé en jugements implicites, qu’il ne rend pas hommage à l’intelligence du corps qui s’exprime. Et il met dans le même panier des comportements qui peuvent être très différents et pas toujours intentionnels. 

Quand tu l’accueilles avec curiosité, tu te rends compte que « procrastiner » est parfois la meilleure chose à faire. Quand tu es en train de créer, par exemple, tu auras bien plus d’idées en allant faire une promenade qu’en suant devant ton ordinateur. 

Quand tu n’arrives pas à te mettre sur une tâche, c’est sans doute parce que tu te mets trop de pression. Si ce n’est pas fluide, c’est que ça bloque quelque part, et ma recommandation est d’examiner ce qui bloque plutôt que d’essayer de passer en force. 

Tout ce que nous faisons ou ne faisons pas vient de ce qu’on pense de la tâche à accomplir : 

  •  Ça ne changera rien au schmilblick 
  •  Ça ne m’intéresse pas, qu’est-ce que c’est ennuyeux…
  •  On m’a forcé la main et c’est ma façon de résister à cet autoritarisme 
  •  Je ne veux pas faire ça maintenant, ce n’est pas le meilleur moment
  •  Je ne sais pas ce qu’on me demande et j’ai peur de ne pas être à la hauteur
  •  Je ne comprends pas ce que je dois faire et j’ai peur de demander
  •  Il y a plus important dans la vie franchement
  •  Avec un objectif aussi démesuré, je ne peux qu’échouer

Te juger sera toujours l’option la plus immédiate et qui te semblera la plus « naturelle » (naturelle uniquement dans la mesure où tu as été conditionné.e pour avoir cette réaction). Pourtant, elle t’empêchera d’accéder au véritable noeud du problème et donc de t’en libérer (soit en accomplissant la fameuse tâche sans t’abîmer, soit en décidant consciemment de l’enlever de ta to-do). C’est ça le pouvoir personnel.