Et si ce n'était pas un problème de confiance en soi ?

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Quand tu réfléchis à toutes les fois où tu n’as pas osé te positionner, saisir une opportunité ou passer à l’action, l’explication facile est de dire « c’est parce que je manque de confiance en moi »

En disant cela, tu ne t’apprends rien de nouveau et tu ne prends pas beaucoup de risques de te tromper.

Et pour autant, est-ce vraiment ça le problème ? 

Pour travailler sur ce sujet depuis des années, je peux te dire que la confiance en soi (ou son déficit) n’est pas la cause de tes actions - en l’occurence de ton inaction.

C’est comme la fièvre : tu n’es pas malade parce que tu as 39° de fièvre. Tu as 39° de fièvre parce que tu es malade.

Le manque de confiance en soi n’est donc pas la source du problème, c’est un des symptômes du problème.

C’est important de le préciser parce que quand tu diagnostiques incorrectement une situation, tu ne peux pas la résoudre.

 

Une de mes clientes me disait en début de coaching qu’elle avait un mauvais rapport à l’argent. Elle avait plusieurs dizaines de milliers d’euros en factures impayées, qu’elle n’osait pas réclamer à ses clients. Elle l’imputait à une mauvaise relation avec l’argent, une difficulté à « accueillir l’abondance », pour reprendre des termes en vogue sur les comptes de développement personnel. 

Évidemment, quand on présente les choses ainsi « j’ai un problème avec… », « je manque de … », ça donne un sens (ce qui nous rassure) mais ce sens ne nous permet pas d’avancer. Car qu’est-ce que ça veut dire, concrètement, dans les actions de tous les jours,  « prendre confiance en soi » ou « régler son rapport à l’argent » ? 

Quand on a regardé la situation en détail, avec les outils du coaching, on s’est rendu compte que le problème était ailleurs : la procédure de facturation avait changé, et ma cliente avait égaré les nouveaux codes. 

Elle n’osait pas les redemander parce qu’elle ne s’en était pas rendue compte tout de suite et elle avait peur qu’on lui dise qu’il était trop tard.

Est-ce par manque de confiance en elle ? Est-ce à cause de son rapport à l’argent ? On pourrait sans doute trouver un lien en cherchant. Mais ça ne fait pas avancer le schmilblick (si tu ne sais pas de quoi je parle, c’est que tu es sans doute né.e après1995 😂).

Alors quel est le véritable problème ?

En session de coaching, je te demande de me décrire la situation de façon factuelle, c’est-à-dire, en enlevant les éléments subjectifs, les adjectifs, tout ce qui constitue un filtre d’interprétation. Rien qu’à cette étape, mes client.e.s se rendent compte que leur façon de parler de ce qui s’est passé, les termes choisis, donnent une coloration à l’expérience. 

Ensuite, on examine ce qui s’est passé dans ton corps et dans ton esprit au moment de passer à l’action. 

Voilà ce qu’on trouve : au moment des faits, tu as eu une pensée qui a généré une émotion, sous l’effet de laquelle tu es ou n’es pas passée à l’action, ce qui a créé le résultat que tu as (ou n’as pas justement). 

Ou bien, pour être un peu méta, au moment des faits, tu n’as pas eu la pensée qui t’aurait permis de générer l’émotion nécessaire pour entreprendre l’action requise ou suffisante pour avoir le résultat souhaité. 

Pas forcément parce que tu as « un blocage ». Ça peut-être aussi parce que tu n’avais pas les infos nécessaires ou pas conscience des éléments importants. On ne sait pas tout ce qu’on ne sait pas

 

Une fois qu’on a fait le « post mortem », on peut analyser le résultat, tirer des conclusions et trouver des solutions pour l’avenir. 

On découvre souvent que chaque situation est unique. Ce n’est pas parce que tu es arrivé.e plusieurs fois au même résultat (par ex, un refus ou une embrouille ou une opportunité qui t’est passée sous le nez) que c'était pour les mêmes raisons. 

Mais quand tu les amalgames derrière une grosse étiquette, ça devient un sac de noeuds impossible à dénouer. 

Alors, si ça fait des années que tu bosses sur un problème sans avoir avancé dessus, ce n’est peut-être pas le vrai problème 😉