Faut-il attendre de savoir ce qu'on veut ?

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Ça peut paraître logique à première vue : quand tu prends ta voiture, tu programmes le GPS. Tu ne démarres pas en te disant qu’au petit bonheur la chance, tu arriveras au bon endroit.

Mais j’ai un problème avec l’idée d’attendre de savoir exactement où on veut aller avant de se mettre en mouvement quand il s’agit de choses moins prosaïques, comme un changement de vie.

Le plus gros danger (d’un point de vue probabilités), ce n’est pas de te tromper de voie ou de rater ta transition. C’est de prendre racine à un endroit où tu n’as pas la place de pousser. C’est de perdre de précieuses années de ta vie dans une situation qui non seulement ne te convient plus, mais qui est aussi délétère pour ta santé ou ton équilibre psychique.

Le genre de clarté que tu attends, comme un signal de départ, pour lancer ton projet, ne vient pas de la réflexion.

La réflexion a sa place et son temps, mais elle est limitée par sa dimension purement théorique.

Tôt ou tard, il va falloir que tu confirmes tes hypothèses en passant à l’action.

Ces premières actions n’ont rien de drastique ou de destructeur - si c’est ça qui te fait peur, couper les ponts ou lâcher la proie pour l’ombre.

Cela peut être de rechercher des informations, de rencontrer des gens, de faire un bilan de compétences ou un test de personnalité, étudier les offres d’emploi, étudier divers projets professionnels ou plusieurs secteurs géographiques avant de prendre une décision, tester une option, etc.

Pour certaines personnes, le problème est de se réinventer après des années dans le même secteur. J’avoue que pour la majorité des clients avec qui je travaille - qui ont un profil HPI, surefficient, multipotentiel, le problème n’est certainement pas le manque d’options. C’est plutôt de choisir entre les multiples voies qui s’ouvrent à eux. Pour savoir ce qui nous convient, il faut tester.

C’est un peu le dating. On est attiré par un projet ou un poste comme on peut être attiré par une personne : la seule façon de découvrir si on est compatible sur le long terme, c’est de passer du temps ensemble et d’apprendre à se connaître.

« Mais Kasia, j’ai déjà fait tout ça (soupir de lassitude)… et il n’y a rien qui m’intéresse, je ne sais pas quoi faire ».

Quand je demande en consultation ou en coaching « qu’as-tu essayé ? combien de fois ? », la réponse se cantonne souvent à quelques recherches google, une exploration de LinkedIn et une discussion avec un copain RH.

Le découragement passager ou l’absence d’intérêt saillant n’est pas non plus une raison pour s’arrêter.

Pour désirer quelque chose, encore faut-il :

  •  savoir que ça existe
  •  y voir un intérêt positif
  •  croire qu’on a une chance de réaliser ce désir

Se projeter permet de générer de la dopamine, une molécule impliquée dans diverses fonctions du corps, dont la motivation. Nous générons de la dopamine « à l’idée de » faire ou d’obtenir quelque chose associé à une émotion positive. Cela va nous « motiver » dans nos efforts.

Le problème, c’est qu’une réinvention - personnelle ou professionnelle - ce n’est pas une chasse aux oeufs de Pâques. On n’a pas toujours de vision claire sur laquelle se projeter et générer la motivation nécessaire pour la réaliser.

Parfois, c’est parce que nous ne savons pas ce qui est possible.

D’autres fois, c’est parce que nous ne croyons pas être capable d’obtenir ce qu’on veut ou parce que nous ne sommes pas sûrs que le changement sera positif.

Faire des recherches dans cet état d’esprit n’est pas très favorable à la production de dopamine, je ne te le cache pas. Notre attention sera attirée en priorité vers ce qui confirme nos peurs ou nos croyances initiales.

Voilà pourquoi attendre d’avoir des certitudes pour passer à l’action est une stratégie piégeuse : tu vas surtout confirmer tes certitudes de départ.