Perfectionnisme VS Progressisme

perfectionnisme

Le problème du perfectionnisme, c’est que ce n’est pas une entité tangible et solide. Ce n'est pas une bombe qui se désamorce. C’est un ensemble de connections neuronales qui forment un réseau plus ou moins dense de croyances, de souvenirs, de réflexes et de peurs.

Ce réseau se renforce chaque fois que tu l’utilises et s’affaiblit quand tu ne l’utilises plus.

C’est en créant de nouvelles connections, avec de nouveaux comportements, de nouvelles croyances et de nouveaux réflexes qu’on « guérit » du perfectionnisme.

Et oui, ça peut prendre du temps et des répétitions, avec des moments de frustration.

Mais il ne s’agit pas d’être perfectionniste avec son propre développement personnel, ça serait contre-productif.

Commençons par trouver une autre valeur pour remplacer le perfectionnisme. Tu ne vas pas soudain devenir nonchalant.e ou je-m’en-foutiste. Tu vas simplement poser des limites quand les injonctions de ton propre esprit deviennent absurdes et contre-productives.

Par exemple, je suis quelqu'un d'assez compétitif et quand je joue avec des amis, je me donne à fond. Mais si les choses ne se passent pas comme je veux, je ne suis pas dévastée car je sais que ça reste un jeu. 

Il en va de même pour tes standards. Dans l'absolu, tu voudrais créer quelque chose d'excellent, si possible du premier coup 😉. Mais quand tes désirs ne matchent pas avec la réalité, tu n'en tires pas de conclusions négatives sur toi, tu ne te pourris pas. Tu te dis juste "bon, ben ça va prendre plus de temps que ce que je pensais. Et c'est ok".  

Je te propose un changement de perspective qui te permet de garder tes standards d’excellence sans te laisser paralyser par eux ou les utiliser contre toi-même. J’appelle ça le « progressisme ».

Où l’on vise littéralement le progrès, le fait d’avancer, plutôt que la perfection, qui serait un point final et définitif.

Alors, c’est quoi exactement le « progressisme » ? C’est la célébration de tout progrès, même infime, que tu fais en direction de ton idéal (à l’inverse du perfectionnisme, où tu te punis pour le moindre écart entre ton idéal et toi).

C’est une acceptation radicale de l’infinie perfectibilité de toute chose.Oui, ça peut être mieux ET c’est assez bien déjà comme ça, réunis dans la même phrase. Là où dans le perfectionnisme, le fait que quelque chose puisse être meilleur disqualifie immédiatement la version présente.

Ce sont aussi des attentes plus souples sur l’idée que tu te fais du progrès qui n’est pas toujours linéaire. Il y a des retours en arrière qui ne sont pas des régressions, mais des étapes nécessaires : revisiter le schéma pour mieux s’en défaire.

On ne passe pas du perfectionnisme au progressisme comme ça.

Il y a tout un réseau neuronal à recréer d’une part et à abandonner de l’autre. Cela se fait avec des prises de conscience mais aussi des expériences répétées.