Changer, mais pour faire quoi ?

carrière

« Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand.e ? »

Décidément, cette question n’en finit pas d’angoisser, même 20 ans après le bac… Surtout quand tu te rends compte que tu en as marre de ton job mais que tu n’as aucune idée concrète de ce que tu veux faire à la place.

À supposer que ce ne soit pas une crise de foi ponctuelle, qui peut arriver à à n’importe quel échelon de carrière (y compris quand c’est un métier passion…), mais un réel désir d’évolution, c'est OK que ça prenne un peu de temps. 

C’est OK de ne pas avoir une vision très claire et un plan actionnable qui suit la prise de conscience que tu veux partir. 

Un changement de carrière, ça se construit, avec des pistes, des expériences et quelquefois, des aller-retours. 

Le problème, c’est que l’absence de projet tangible fait souvent paniquer.

Par-dessus, on se juge. On impute l’absence de réponses à une absence de courage ou pire, à une absence de compétences.

Résultat : le « Je ne sais pas » devient « Je ne fais rien ». 

Cela peut-être parce que :

  1.  La prise de conscience est trop récente et n'est pas complètement intégrée - surtout si ça fait plus de 10 ans que tu es au même endroit. T’avouer que tu veux partir, c’est questionner un pan de ton identité et ouvrir la porte à l’inconnu, au chaos… Selon ta tolérance au changement, ça peut te mettre en panique, qui a tendance à "geler" qu'à activer. Accélère ce processus en écoutant tes peurs.  Tu commenceras à voir des solutions quand tu te seras au suffisamment rassuré.e (sur tes ressources, sur tes capacités…). Une étape qu’on a tendance à minimiser voire à sauter …
  2.  Tu es épuisé.e nerveusement, en pré- ou en retour de burnout, tu sors d’une période particulièrement épuisante et ton système est en mode survie. Ce n’est pas étonnant que tu n’arrives pas à te projeter. Tes capacités d’imagination et l’accès à ton intuition sont temporairement inaccessibles. Tu as besoin de repos, physique mais surtout mental. Changer d’air (même le temps d’un weekend), te vider la tête et te faire plaisir, voilà ce qui va recharger des batteries et t'aider à y voir plus clair.
  3.  Tu as bien une petite idée, mais ça te paraît juste impossible. Alors tu ne l’envisages pas sérieusement. Dès que tu commences à te projeter, tu as un millier d’objections qui se dressent. Des peurs, qui si elles restent non examinées, vont te confirmer l’idée que c’est impossible. Si c’est ton cas, prends toi 2h dans ta semaine pour faire une « étude de faisabilité ». À l’aide de google ou en appelant quelques personnes qui peuvent t’orienter, réfléchis à quoi ce projet ressemblerait une fois concrétisé. Puis, aux étapes importantes à mener. 

Savoir pourquoi on veut partir est le point de départ pour identifier ce qu’on veut trouver dans notre prochaine situation professionnelle.

Est-ce une question de management ? de lassitude ? une réponse aux décisions récentes de l’entreprise ?

C’est important aussi de comprendre la place qu’occupe le travail dans notre vie.

Si on veut un métier où où va se faire plaisir ou juste un job non-aliénant qui va financer les passions qu’on a déjà, la recherche sera différente. Idéalement, on veut les deux, mais il faut un critère pour trancher et hiérarchiser les options.

Ce n’est qu’ensuite qu’on va vraiment parler de plan d’action.

Et je ne veux pas dire par là refaire son CV et claquer ta dém’. Plutôt : consulter un avocat pour connaître tes droits, faire des rendez-vous informels avec d'autres professionnels, regarder les formations disponibles, etc.

La clarté se fait toujours en passant à l’action, en se créant des expériences, en confirmant ses intuitions.