Qu'est-ce que le workhaholisme ?

burnout travail

Quelle place le travail a-t-il dans ta vie ?

C’est une question que je pose à mes client.e.s et qui va structurer leur projet de changement professionnel. 

Parmi les réponses proposées :

  •  Le travail est PRIMORDIAL : j’ai besoin de m’épanouir professionnellement pour me sentir bien 
  •  Le travail est IMPORTANT : le travail impacte fortement mon quotidien même si j’ai d’autres priorités
  •  Le travail est SECONDAIRE : du moment que j’ai mes non-négociables, ce que je fais m’impacte peu
  •  Le travail est ALIMENTAIRE : c’est avant tout ce qui me permet de financer mes projets passion

J’observe souvent un décalage entre la façon dont on parle du travail et ce qui se passe réellement. 

Par exemple, peu de gens se déclarent ouvertement « workaholics » ou accro au travail, mais quand on examine nos agendas, le contenu de nos pensées, nous réalisons rapidement que l’immense majorité de nos préoccupations sont liées d’une façon ou d’une autre au travail : la deadline du projet en cours, la remarque désobligeante d’un collègue, la peur de manquer de revenus, le syndrome de l’imposteur quand on monte en compétence…  

C’est peut-être à cause du malentendu sur la notion de « Workaholic ». On s’imagine quelqu’un qui est littéralement accro à la tâche qu’il ou elle fait, au point de ne pas arriver à s’arrêter.

Personnellement, j’appelle ça la « passion », d’autres appellent ça le « Flow », cet état de focus et de créativité où l’on ne sent plus le temps passer, où le reste du monde semble temporairement s’évanouir…

Quand on est « workaholic », on n’est pas vraiment accro au travail lui-même, on est accro aux émotions que le travail nous procure et celles qu'il nous permet d'éviter

  •  L’anxiété à l’idée de s’arrêter, même quand on est malade. 
  •  Le sentiment de n’avoir aucune valeur quand nos performances fluctuent ou sont questionnées.
  •  La dévastation quand on essuie un échec (ou une critique), dont on met des mois à se remettre.
  •  La peur d’être jugé.e incompétent.e qui nous fait travailler dix fois plus que les autres.
  •  Le désespoir à l’idée de rester et la terreur à l’idée de partir (et de se retrouver sans rien). 

Donc être « workaholic », ce n’est pas forcément travailler beaucoup. C’est quand le pilier « travail » prend une place démesurée au point d’écraser ou d’invisibiliser les autres (comme le pilier « relations », « famille », ou « santé »).

Si tu te reconnais dans la liste, je te rassure, tu n’es pas le/la seul.e. 

Nous vivons dans une société productiviste où dès le plus jeune âge, on récompense les individus pour leurs performances, où on valorise les exploits et la productivité. Faut-il ou non noter les devoirs des élèves à l’école ? Je ne vais certainement pas arbitrer ce débat dans cette newsletter mais reconnaissons que la « valeur Travail » est solidement implantée en chacun de nous, que l’on y adhère à titre individuel ou non. 

En revanche, changer de job n’est pas la solution pour sortir du « workaholisme ». 

Certes, il y a des environnements de travail particulièrement toxiques, avec des process absurdes (voire pas de process du tout), des managers incompétents, une pression constante, etc. En changeant de poste, tu n’auras plus ces stresseurs à gérer au quotidien. 

Mais tes croyances liées au travail lui-même, à la productivité, à la performance, au perfectionnisme, etc, elles, tu les emportes partout où tu vas. Y compris dans ton métier passion. Ce sont elles qui déclenchent les spirales de surengagement et de stress chronique qui conduisent au burnout.